Claudine, Roland ALMODOVAR
Aujourd'hui nous sommes là, tous, pour fêter, honorer un anniversaire, une durée, un amour qui depuis 50 ans se conjugue
entre Claudine et Roland.Quand on évoque cette durée on parle de 50 ans…d'un cinquantenaire…d'un demi –siècle.Même durée, et pourtant chacun de ces mots a sa propre signification.
- 50 ans d'union depuis 1962 pour un parcours à deux.
-Cinquantenaire d'un départ pour beaucoup d'entre-nous d'un Pays qui n'existe plus, sauf dans la mémoire de ceux qui l'ont
connu, aimé, vers la découverte d'une terre qui fut celle de quelques uns de nos ancêtres et pour d'autres, celle qu'ils découvraient, qu'ils chérissaient, respectaient sans la connaitre et qui
ouvrait grand ses bras d'hospitalité.
- Un demi-siècle! Expression à exclure de mon discours.
Comme nous le savons tous ici, Roland et Claudine sont de "là-bas". Vous savez, au Sud, qui était au nord de
l'Afrique.
En Avril 2005, nous faisions partie d'un groupe de 110 "Pèlerins" avides de refouler le sol d'une terre que nous
chérissions et qui nous avait rejetés 43 ans auparavant.
Depuis 2 jours, maintenant sur notre sol natal, en pèlerinage à "Notre Dame d'Afrique", Basilique chargée de notre histoire
si chère à nos cœurs, toujours conservée, respectée par les autorités actuelles.
A l'intérieur en ce lieu voulu de prières, quelques fidèles déjà présents, dont quelques uns de confession différente.
Dehors et devant les parvis, face à la baie d'Alger, un petit rassemblement regroupant des hommes des Femmes de notre groupe et de la population locale, pour des échanges, des phrases combien de
fois répétées:"D'où étiez-vous?" "Avez-vous connu?" "Vous êtes ici chez-vous" "Ah vous êtes Musulmans? Je vous croyais Chrétiens""Mais Monsieur, Notre Dame d'Afrique est un lieu de prières qui
appartient à tous ceux qui en expriment le besoin. Vous savez pour prier, Dieu ne vous a jamais imposé une Synagogue, une Mosquée ou une Eglise"
Le stade de foot ball est là maintenant sous nos yeux, au pied de la colline, de la Basilique. Le stade de l'A.S.S.E,
l'Association Sportive de Saint Eugène, offre à nos yeux son rectangle de pelouse.
Soudain un vieux monsieur, Algérien typé par un assemblage de vêtement mêlant l'Oriental à l'Occidental, s'approche du
groupe, s'adresse aux jeunes Algériens qui nous entourent et leur dit:
"Vous êtes trop jeunes vous. Moi quand j'avais votre âge, je n'ai jamais manqué un match de l'ASSSE contre le SCUEB. Ils
avaient un joueur! C'était un champion, il s'appelait, attends j'm'en rappelle plus, il s'appelait!!"
S'approchant de l'homme, Roland lui demanda alors:
- Si vous ne vous rappelez plus du nom de ce joueur essayez de vous souvenir du nom des autres joueurs.
- Non je veux celui là, ça y est, il s'appelait: ALMODOVAR, quel joueur!
- Monsieur ! ALMODOVAR! C'est moi! Lui répondit Roland
Le vieil homme à cet instant le fixe avec insistance, regard de fouille dans les moindres recoins de sa mémoire, l'œil
se décontracte soudain, l'homme se lance dans les bras de son idole et le serre fortement avec la larme du bonheur passé.
Roland, ce jour là tu m'a fais aussi à moi un cadeau, un bon cadeau et je n'ai pas pu m'empêcher de l'évoquer dans un de mes
livres écrit sur le sujet.
Eh oui Mesdames et Messieurs Roland, là-bas, en ces temps là était un joueur de Foot Ball reconnu dans le milieu
footballistique National. Si votre curiosité vous le réclame, faites comme moi tapez sur GOOGLE: Roland ALMODOVAR et vous apprendrez que son club d'amateurs: Le Sporting Club d'El Biar, en
division d'honneur, le 2 Février 1957, en 16ième de finale, à Toulouse a éliminé REIMS de la coupe de France. REIMS club mythique de professionnels, comptait des Jacquet,
Penverne, Jonquet, Cicci, Leblond, Siatka, Hidalgo, Bliard, Glovacki, Piantoni, Vincent. Entraineur: A. Batteux, absent Just Fontaine.
2 buts à 0 : premier but à la 4ième minute marqué par BUFFARD, deuxième but à la 19ième minute marqué
par Roland. REIMS éliminé d'une coupe remportée cette année là par TOULOUSE.
Ensuite notre couple d'amis après l'exode de 1962, s'installe en Septembre 1964 à Bandol. Et bien sûr, la réputation
footballistique de Roland ne tarde pas à produire ses effets. Il intègre l'USB, milieu de terrain et participe à la victoire de l'USB qui remporte, en Mai 1965, la coupe du Var, pour la seule et
unique fois de son histoire. Déclenchement alors d'une volonté de rayonnement grâce à la volonté des 3 Mousquetaires dirigeants du club:
-Marius PELLEGRIN Président
-André DEFERRARI Secrétaire
-André BOYER Trésorier
et c'est ainsi que le Stade DEFERRARI voit le jour grâce à cette coupe du Var gagnée par des joueurs tels que toi ROLAND,
alors au nom de tous et avec toi
Merci et longue vie à vous deux.
Jean Sarrat